[=> oubliettes]
Owen leva les yeux vers le ciel bleu. L’homme avait menti, ce n’était pas au ciel qu’il appartenait, ni à l’herbe, ni à rien. Si peut-être à sa folie. Le vampire aurait aimé être un air de violon, porté par quelques notes de piano. Une douce mélancolie, de quoi faire la plus lente des valses, avec de belles femmes aux bras blancs, des hommes amoureux et aimants… Mais Owen ne pouvait être cela.
« C’est cruel de m’amener dans un tel endroit… je ne peux pas voler, je ne suis pas une note de musique »
Brusquement, le jeune homme s’étendit, dos au sol, laissant les brins d’herbes lui chatouiller les joues. Il sembla réfléchir quelques instants, puis écarta les bras, comme crucifié.
« C’est comme ça que l’on est quand on est mort, n’est-ce pas ? »
Mort, Bang Bang… comme avec une balle de pistolet dans le cœur, comme avec une lame qui lui tranchait la tête, comme avec un poison rapide et violent, comme avec la morsure d’un serpent. Comme la mélodie d’un violent qui s’arrête, pour ne plus jamais recommencer, tandis que solitaire, continue le piano…
« Je suis mort »
Certains morts gardaient les yeux ouverts, mais Owen n’en avait pas envie. Alors il ferma complètement les paupières. La mort était belle, la mort était douce. Il n’était entouré que de ténèbres et pouvait sentir l’air du dehors, l’envelopper. Oui, c’était parfait. Les humains avaient bien raison de mourir…
[Nicolas]