[Premier Post]
A cette heure de la matinée, une seule personne ne se trouvait dans la chapelle. Les rayons du soleil n'étaient pas encore arrivés mais l'aube ne saurait tarder. Gros problème pour la silhouette allongée sur les bancs du premier rang pour qui la lumière était mortelle. Un croissement bruyant résonna et le vampire eut toutes les peines du monde à ouvrir les yeux et tourner sensiblement la tête sur le côté pour regarder le corbeau qui venait de se poser non loin de lui. Sa peau, déjà pâle en temps normal, avait viré au dessus du stade cadavérique. Sa respiration sifflante lui semblait lourde et douloureuse, presque asphyxiante. Ses vêtements aux allures de prêtres avaient été déchirés ça et là, du sang s'écoulant de chaque coupure.
Il avait merdé sur ce coup. Rast' ne se souvenait pas avoir déjà eu autant de difficulté à rassembler des informations…Ni d'être déjà revenu dans cet état. Que dirait le comte en le voyant ? Et Ailin ? Malgré tout un petit sourire paisible fleurit sur ses lèvres en regardant l'oiseau noir qui picorait avec douceur sa main pendant dans le vide. Le brun le savait parfaitement. Dans quelques heures le soleil se lèverait et il n'avait pas la force de se lever, ses jambes ayant subit beaucoup plus de dégâts que le reste de son corps. Un petit rire lui échappa, lui brûlant la poitrine. Il allait mourir ici ? Quelle ironie…
Une image. Une seule image s'afficha dans son esprit quand ses paupières se fermèrent. L'image d'un vampire. Virak.
Ses yeux se rouvrirent presque immédiatement. Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Il ne pouvait pas mourir ici ! A quoi auraient servi tous ses efforts et ses recherches incessantes si c'était pour tout abandonner ? Il devait…Il devait survivre ! Survivre pour pouvoir tuer le fils de chien qui l'avait vampirisé, qui avait condamné par ce geste Père Edouard et Sœur Marilyne !! Non, il ne pouvait pas crever ici !!!
Brutalement, le corps de l'informateur se redressa pour mieux retomber sur le sol froid. Une grimace déforma son visage et ses bras se tendirent d'eux-mêmes. Il commença à ramper, ignorant la brûlure atroce du frottement de ses plaies contre le sol et la poussière. Il ne pouvait pas mourir ici ! Il ne pouvait pas…
Des larmes envahirent brièvement ses yeux et Rastyllis ferma fortement ses paupières en secouant la tête pour se reprendre. Il devait arriver au château avant le lever du jour sinon…sinon tout serait fini. Et ça, il n'en était pas question !!
"De mes mains..." Grogna le vampire mordu dans un râle rauque, le regard soudain haineux. "Je le tuerais de mes mains !"
Toujours rampant, il se rapprocha au fur et à mesure de la porte, au prix de moults efforts douloureux.
[Libre]