En attendant d'avoir un peu de compagnie...

[Premier post]

Charlie devait être là depuis environ un mois. A vrai dire, elle n'avait jamais eu une notion du temps très exacte. Bref, quoiqu'il en soit, elle était là depuis environ un mois et elle avait toujours du mal à se repérer.

Elle s'était levée assez tard, avec un certain mal de crâne. Elle avait du boire un petit verre de trop, la veille... elle ne buvait que très rarement, mais elle avait fait une exception à la règle, histoire de ne pas offenser la personne qui lui parlait... et dont elle avait à présent totalement oublié l'identité.

Charlie avait passé une bonne partie du temps, depuis son réveil, à arpenter le château en recherchant de la compagnie, mais n'avait jusqu'à présent trouvé personne. Et voilà qu'elle se retrouvait dans la salle de bal. Elle aimait bien cet endroit.

La jeune femme se hissa sur l'estrade et s'assit en tailleur sur son centre. Si elle n'avait pas trouvé de public, son public la trouverait bien... en attendant, elle pouvait toujours l'imaginer.

Elle ferma les yeux quelques instants, cherchant quelle histoire elle pourrait bien leur raconter, cette fois. Un grand classique, ou quelque chose de plus original ? Un conte de son cru ?

Son sourire s'élargit. Elle rouvrit les yeux, fit un clin d'oeil à l'assistance, et leva les mains pour commencer à mimer son histoire.

"Il était une fois..."

[Libre]

[Pas de problème ^^]

Charlie ne se rendit pas tout de suite compte qu'elle avait un public, toute occupée qu'elle était à construire son histoire au fur et à mesure qu'elle la racontait. Et puis, cet homme était réellement calme...

"La princesse écouta longuement son discours d'excuses, et avec une grande patience. Lorsqu'il se releva, elle le giffla. Non mais, pour qui se prenait-il ? Il l'abandonnait seule face à un dragon, s'enfuyait lâchement, et maintenant qu'elle avait réussi à s'en sortir ne pouvait lui servir rien d'autre que des excuses ? Tout compte fait, peut-être était-elle mieux lottie avec le dragon..."

Sa voix baissa d'un ton, devint plus sérieuse.

"C'est alors que l'homme-chat fit son apparition. Il était plutôt petit, petit comme ça..."

Elle plaça sa main à hauteur de son épaule.

"Avec de grandes moustaches..."

Elle les mîma.

"Et des yeux jaunes de félins, dans lesquels se reflétaient toute sa sagesse."

En réalité, elle avait déjà mîmé l'homme-chat quelques minutes auparavant, mais Eran n'était pas encore là, alors, et puis, elle aimait bien l'homme-chat.

"L'homme-chat se planta devant le chevalier encore tout étourdi de la giffle qu'il venait de recevoir, et lui parla ainsi :
'Tu as encore une fois failli à ta tâche, chevalier.'
'Certes, mais ce dragon était vraiment...'
'Effrayant ? Ce devait être un autre homme, alors, que j'entendais discourir il y a à peine quelques jours sur son courage intarissable...'
'Mais il était...'
'Cela vaut-il la peine de t'accorder une seconde chance ?'
Derrière eux, la princesse pouffa. Ce chevalier était bien incapable, selon elle, de réussir quelque tâche que ce fut... pourquoi n'était-ce pas à elle que l'on confiait ces missions ? Elle les réussirait bien mieux, malgré cette grande robe qui l'empêchait de se mouvoir... comme s'il lisait ses pensées, l'homme-chat se tourna vers elle et lui dit..."

Regardant Eran droit dans les yeux, elle s'addressa à lui.

"Je me demande bien ce que l'homme-chat lui dit... qu'en pensez-vous ?"

Certes, faire interargir le public était plus conseillé lorsque celui-ci était composé d'enfants, mais Charlie avait rapidement compris que les adultes aussi aimaient avoir leur mot à dire dans l'histoire...

Eran ne prit même pas une minute pour réfléchir et répondit :

« L’homme-chat lui dit, bien entendu, d’aller se changer. Il allait l’emmener à l’aventure, loin de ce prince idiot. Après tout, pourquoi était-ce toujours un prince qui allait sauver les princesses ? Peut-être bien que cette princesse-là serait bien plus efficace pour les sauver ! »

Il aimait beaucoup l’homme-chat que Charlie utilisait souvent dans ses histoires. Celui-ci était bien plus intelligent que la plupart des autres personnages, plus rusé et surtout, plus marrant. Il inventait toujours des tas de stratagèmes pour arriver à son but, chacun plus drôle les uns que les autres !

Il s’était levé pendant son intervention et s’était rapproché de la scène, un grand sourire sur les lèvres.

Un hochement de tête souriant, et c'était reparti.

"La jeune princesse se changea immédiatement. A sa longue robe, elle substitua un tenue bien plus pratique pour partir à l'aventure. Puis elle se représenta devant l'homme-chat.
'Où allons-nous, à présent ?'
'Il y a une princesse, à l'ouest, que j'ai promis de libérer. Mais attention, un terrible monstre monte la garde devant la forteresse dans laquelle elle est enfermée.'
La princesse en tenue de voyage - elle s'appelait Anna Lise - hocha la tête. Les monstres terribles, ça, elle connaissait. Tout comme l'ennui qu'on pouvait éprouver à force de rester chaque jour dans la même forteresse. Elle n'hésita pas une seconde et prit l'homme-chat par le bras.
'Allons-y !'
Et ils plantèrent là le prince idiot et son cheval blanc, qui ne trouva rien de mieux à faire que de rentrer dans son château pleurer dans les jupes de sa mère la reine."

Charlie se leva. Il fallait à présent qu'elle mîme le voyage avec l'homme-chat, et le combat contre le terrible monstre, un dragon des marais - bien plus terrible encore que celui qu'Anne-Lise avait déjà combattu.

Elle le fit à grand renfort de cabrioles et de sauts périlleux.

"Alors la princesse Anna Lise passa par la fenêtre de la tour et se trouva face à la personne qu'elle venait de sauver... et, surprise !"

Une nouvelle fois, elle se tourna vers Eran.

"Qui était-ce, à votre avis ?"

Eran suivit le voyage et le combat comme s’il y participait lui-même, mimant les gestes du combat, les esquives, riant des expressions de Charlie et des évènements qui s’y passèrent.

Quand Charlie se tourna devant lui, il lui répondit à nouveau d’un grand sourire.

« La princesse dans la tour était sa meilleure amie, bien entendu ! Elles se connaissaient depuis leur enfance, vu que les royaumes de leurs parents sont proches et elles venaient souvent se voir ! Mais la Princesse Anémone avait disparu il y a deux ans, personne n’avait su ce qu’elle était devenu et tout le monde a cru qu’elle avait fuit avec un amant. A part Anne Lise qui la connaissait bien, bien entendu. Elle savait bien que son amie n’allait pas disparaître comme ça avec un homme sans la prévenir avant. Et Anne Lise avait raison ! Anémone avait été enlevé par le prince de ce château là qui la voulait comme ça, après l’avoir croisé à une soirée dansante. »

A l’expression de son visage, on pouvait bien sentir combien Eran réprouvait ce genre de comportement de la part du prince.

Nouveaux hochements de tête, froncement de sourcil à l'appui pour montrer que la conteuse réprouvait également ce genre d'attitudes.

"Les deux amis se retrouvèrent dans une grande effusion de joie, puis Anna Lise aida Anémone à sortir de prison, et toutes deux se rendirent à la soirée dansante la plus proche, accompagnées de l'homme-chat, qui leur accorda une danse à chacune, avant de disparaître dans un tourbillon."

Charlie fit un petit tour sur elle-même, qu'elle termina en révérence.

"Fin !"

Elle resta quelques secondes immobile, penchée, les yeux rivés sur son auditoire, un bras en arrière, l'autre devant elle. Attendant des applaudissements. Les espérant. Toujours la partie la plus angoissante pour un troubadour. Le salut.

C'était toujours à ce moment là qu'elle se souvenait du salut d'un de ses amis. Dans une ancienne vie. Un salut, devant chaque maison dans laquelle il devait entrer. Sur le seuil de la porte, en entrant, et en sortant. Il avait pris cette habitude subitement, au bout de quelques années... la révérence, puis une blague. Elle ne riait pas toujours, mais au moins lui accordait-elle un sourire. Ce bon vieux Wilde.

Eran écouta la fin de l’histoire avec un grand sourire. Y’a pas, il aimait l’homme-chat.
La révérence de Charlie était élégante et allait parfaitement avec l’histoire qu’elle venait de raconter, c’est pourquoi Eran n’hésita pas à applaudir de toutes ses forces.
Même s’il était seul dans la salle, il décida de faire autant de bruit qu’une foule entière et il était assez doué pour cela. Tapant des pieds et sifflant tout en applaudissant, la salle résonnait de ses sons de remerciements.
Mais il avait beau avoir toute l’endurance du monde, il finit quand même par s’essouffler et laissa lentement mourir ses applaudissements.

« Bravo ! Cette histoire était très bien ! Comme d'habitude ! » S’exclama-t-il avec un dernier claquement de mains.

Il aurait bien aimé que Ranon soit là pour l’écouter aussi… Mah, il lui raconterait peut-être ce soir !

Les applaudissements. Ils avaient donc aimé.

Enfin, il. Mais Eran valait toute une foule à lui tout seul, quand il ne l'écoutait pas.

"Merci !"

Elle se redressa d'un coup.

"Contente que tu aies aimé !"

Charlie vint s'asseoir au bord de la scène. Oublié, le mal de crâne de ce matin.

"Aloooors, tu passes une bonne journée ?"

Séance papotage, à présent. Sourire jusqu'aux oreilles, évidemment. Une fois qu'il lui aurait répondu, il faudrait qu'elle se tienne au courant des derniers potins du château... plus pratique, pour enquiquiner les gens... et puis, elle était réellement curieuse.

Les histoires, ça avait toujours été son truc.

Charlie se rapprocha et il lui sourit à pleines dents.

« J’ai fini de travailler et je m’ennuyais jusqu’à t’entendre. Ton histoire d’aujourd’hui était excellente, j’adore l’homme-chat ! »

Il était si facile de l’enthousiasmer… Parfois même trop facile. En un mouvement, il alla s’asseoir à coté d’elle et battit de ses longues jambes dans le vide.

« Et toi ? Pourquoi tu faisais une représentation face au vide ? Si j’étais pas venu, tu aurais été toute seule, c’était une répétition ? Va y avoir un événement au château ? »

Il commençait déjà à s'exciter pour ça. Un événement voulait dire de l'animation ! Il adorait les fêtes, il pouvait se défouler sans avoir besoin d'excuses ! peut-être même qu'il y aurait de nouveaux invités du patron, des nouvelles têtes, ça pouvait pas faire de mal !

"Moi aussi, j'aime l'homme chat ! Il arrive toujours au bon moment... et il sait repartir quand il le faut ! "

Bientôt, ses jambes à elle aussi battaient dans le vide. Il y avait quelque chose de communicatif dans la bonne humeur d'Eran...

"Non non, j'étais juste toute seule, sans rien à faire, donc je me suis dit, "Autant venir raconter une histoire, il y aura bien quelqu'un pour l'entendre !" et j'ai eu raison."

Après une petite pause, elle reprit.

"C'est vrai que ce serait bien, une fête... ce serait drôle... il faudrait qu'on se renseigne, pour savoir quand il va y en avoir une... qui est-ce qui pourrait organiser ça, à ton avis ?"

Oui, une fête, pourquoi pas ! Les contes, les danses, les blagues... et puis, il se passait tant de choses, pendant les fêtes... tant de choses à raconter...

Une fête... Une fête... Eran tournait et retournait l'idée dans sa tête. Mais... S'il s'en souvenait bien, il avait bien entendu parler d'une fête possible !

"Oooooh ! Je crois bien qu'il doit y en avoir une !!! Je ne sais plus pour quelle occasion elle serait mais j'ai entendu Edward en parler ! Et je me demandais ce que Ranon faisait toujours plongé dans ses potions en ce moment, voilà pourquoi ! Il prépare du remède contre la gueule de bois !!!"

Tout content de lui, il s'était relevé d'un bond et sautillait en face d'elle.

"Il va y avoir une fête !!!"

Son sourire faisait trois fois le tour de sa tête. En cent ans, il n'avait pas tant vieilli que cela mentalement et s'enthousiasmait toujours pour un rien. Il 'y avait qu'en présence de Ranon qu'il faisait parfois plus mature... Même si c'était quand même un événement on ne peut plus rare.

Voilà qui tombait à pic, donc ! Edward, Edward... oui, bien sûr, le Majordome ! Un type assez bizarre, que Charlie n'avait pas beaucoup eu l'occasion de fréquenter jusqu'à présent... eh bien, à présent, l'occasion se présentait.

Elle se leva et rejoignit Eran dans sa petite danse, sautillant en long et en large sur la scène.

"On devrait peut-être aller interroger Edward pour en savoir plus, non ? Tu sais où il est ? Ou Ranon, alors... si tu dis qu'il prépare des remèdes contre la gueule de bois..."

Remèdes qu'il serait bon qu'elle se procure, par ailleurs...

"... il doit savoir quelque chose !"

Charlie avait toujours aimé interroger les gens pour satisfaire autant que possible sa curiosité. Elle le faisait avec beaucoup d'énergie, le sourire, voire le rire, aux lèvres. Elle montrait alors une obstination sans borne. "Tu ne le lâcheras pas jusqu'à ce que tu aies ta réponse, c'est ça ?" Non, en effet, elle ne le lâcherait pas, pauvre Hemingway...

Le passé, encore le passé, toujours le passé ! A croire que cela lui manquait !

Il y allait y avoir une fête, une vraie fête, pas l'une des fêtes d'Austen, pas l'un des récitals de Woolf, une vraie fête ! C'était quand même bien d'être là, non ?

Eran était on ne peut plus heureux qu’on le rejoigne dans sa danse. C’était si rare que quelqu’un soit aussi enthousiaste que lui !

« Edward est peut-être dans sa chambre mais en tout cas, Ranon est à l’infirmerie, ça c’est sûr ! »

Bien sûr, son amant ne pouvait pas être autre part, il y passait ses journées, à se demander ce qu’il pouvait bien y faire vraiment… Mais Eran ne s’inquiétait pas, il y était aussi la plupart du temps, que ce soit en blessé qu’en simple visiteur.

« On commence par lequel alors ??? »

Il connaissait le château par cœur maintenant et aller à l’un ou l’autre endroit mettrait à peu près autant de temps.

"Eh bien..."

Charlie arrêta quelques secondes de danser et réfléchit.

"Je propose qu'on commence par le plus pénible..."

Elle releva la tête et fit un clin d'oeil.

"Edward !"

D'une pirouette en arrière, elle sauta au bas de la scène. Quelques roues plus tard, elle était à l'autre bout de la salle.

"Alors, tu viens ?" fit-elle, la tête penchée sur le côté.

Elle aurait bien proposé une petite course à travers les couloirs, mais elle ne connaissait pas assez le château pour cela. Pas encore.

Eran éclata de dire à la description d'Edward par Charlie. Le plus pénible !
Mais ça se voyait bien qu'elle ne connaissait pas tant Ranon que cela, son amant pouvait se montrer des plus têtus quand il s'y mettait aussi !

Il rit encore plus à la suite de roues de son amie et la suivit en faisant quelques flip-flaps le long du chemin. S'il y avait vraiment une fête, peut-être qu'ils pourraient faire un spectacle ensemble, non ?! Cela lui faisait si plaisir de voir quelqu'un avec autant d'énergie que lui, peut-être qu'ils pourraient en faire quelque chose ensemble ?
Il allait proposer l'idée à Ranon quand ils le verraient, son amant saurait lui dire si c'était ou non une bonne idée. il le savait toujours.

"Allez, viens, c'est par là !!" S'exclama-t-il en ouvrant en grand la porte pour se mettre à courir dans le couloir. "On peut y être très vite en passant par là !"

Il souleva une lourde tenture pour dévoiler un passage depuis longtemps oublié. Sauf par lui, qui avait réussi à découvrir tous les passages secrets du château. Enfin, le croyait-il. Chaque jour ou presque, il lui arrivait encore d'en trouver des nouveaux.

[je peux le faire je peux rattraper mon retard je peux le faire >_<]

Et voilà qu'Eran se remettait à courir, et que Charlie le suivait. Heureusement que lui le connaissait, le château. Et tous ses secrets... elle se serait bien arrêtée quelques instants de courir, juste le temps de lui demander l'histoire de ce passage secret, ou tout du moins l'histoire de sa découverte, ou peut-être garderait-elle cela en tête pour une autre fois.

"J'espère qu'il sera dans sa chambre ! Ou sinon, il faudra le chercher dans tout le château !"

En même temps, l'idée pouvait se révéler amusante. Peut-être même qu'ils pourraient entraîner d'autres personnes dans la recherche d'Edward et ça ferait une belle histoire, encore une, à raconter plus tard...

Et la course dans les passages secrets rappelait à Charlie d'autres histoires, vraies et inventées, des histoires de Charlie, des histoires de Dickens, des histoires d'autres.

"Dis, tu vas pas nous perdre, hein ?" ajouta-t-elle en riant.

Eran fit courir Charlie dans des couloirs oubliés de tous, placés derrière des armoires, derrière des tentures, créés à la construction du château ou creusés plus tard. Eran s’était renseigné sur le château en lui, dans une de ses fameuses soifs de nouveautés et de connaissances. Il aurait pu raconter des milliers d’histoires à Charlie, seulement à propos de ces passages, et des millions d’autres à propos de tout ce qu’il avait appris pendant ces dernières années…

Mais il était tellement concentré à la guider qu’il ne pensa pas à tout ça. Il ne pensait qu’au chemin, qu’au moyen le plus rapide d’y aller. Mais aussi à tout ce qu’il pouvait lui montrer sur le chemin, à tout ce qu’il y avait de cacher et qu’il pouvait enfin montrer à quelqu’un qui acceptait de le suivre.
Normalement, il n’y avait que les enfants qui trouvaient marrant de le suivre dans ces passages, de pouvoir utiliser ces chemins pour se cacher des adultes, et il savait s’en contenter. Mais les enfants n’étaient pas intéressé par ses ‘histoires de grands’ : par les meurtres qui s’y étaient déroulés, par les amours cachés qui ne pouvaient vivre que dans ces lieux reculés, par toutes ces histoires trop longues à raconter et pourtant si passionnantes quand on se penchait dessus.

Il stoppa subitement dans une alcôve un peu plus large et se tourna vers Charlie avec un grand sourire.

« Bien sûr que non, je ne vais pas nous perdre ! Mais je voulais te montrer ça ! »

Au creux de l’alcôve, se trouvait une petite statue blanche, vraiment pas bien grande mais très détaillée.

« C’est un buste du grand chef du château. Tu l’avais reconnu hein ?! Et tu sais quand il a été crée ? Il y a déjà 200 ans ! Et tu sais par qui ? Par une gamine humaine de quinze ans qui était tombée amoureuse de lui ! Elle avait découvert ce passage et avait décidé d’y crée cette statue en hommage. Le seul truc, c’est que le père du Comte passait parfois par là aussi ! Et qu’il a découvert la gamine en train de travailler sur la statue ! Et il l’a tué… Même si elle était super douée ! D’ailleurs, si tu regardes bien la statue, tu peux voir des traces de sang dessus ! »

Il avait déjà presque oublié ce qu’ils étaient censés faire à l’origine…

Charlie écouta attentivement l'histoire. Un joli conte. A cela près qu'il n'en était pas un. Et qu'il était triste.

Elle se rapprocha.

"En effet..."

Charlie ne souriait plus, elle était pensive. Elle observa la statue pendant quelques minutes. Lorsqu'elle se retourna vers Eran, elle avait de nouveau le sourire aux lèvres.

"Il s'est passé tellement de choses dans ce château ! Je suis certaine qu'il y a des milliers d'histoire à raconter et à entendre... des histoires drôles, des histoires tristes, des histoires qui se finissent bien, d'autres qui se terminent tragiquement... de belles histoires..."

Elle se mordilla les lèvres un instant, puis inclina légèrement la tête, et son sourire s'élargit de nouveau.

"J'adore les histoires ! Tu m'en raconteras d'autres ?"